En ces temps très froid Akyrish n’était pas d’humeur. Il passait ses journées à confectionner ses anneaux sans pour autant réussir à passer maître dans l’art de faire des bijoux. Il sortit donc de son atelier et rangea son sertisseur. Il avait envie de se reposer, d’être au calme pour réfléchir, c’est pourquoi il se dirigea vers l’amusante ville. L’amusante ville était en fait pour Akyrish, le synonyme de sud, car ce qu’il y a de plus au sud dans le monde des treize, c’est Brakmar. Brakmar, une jolie blague pour Akyrish. Il y était souvent allé, et la plupart du temps, il était repartit de son plein grès. Rares sont les fois où il s’était fait chasser. Plus d’une fois il était allé danser au zaap, ou allé ouvrir la prison à ses amis Bontariens, c’est pourquoi il lui avait donné ce surnom.
Akyrish passa devant la bibliothèque. Un endroit calme, bien calme, toujours trop calme. Les Bontariens de toute évidence n’aimaient pas la littérature. Il n’avait jamais croisé une personne à l’intérieur. Il continua alors sa promenade. Il passa devant un groupe de garde qui parlait du poids des pierres servant à faire les remparts de Bonta. De toute évidence, ils n’étaient pas inquiétés par les Brakmariens. Un peu plus au sud, Akyrish recroisa un groupe de gardes parlant eux de la cuisson des wabbit. Akyrish n’avait jamais mangé de wabbit, c’est pourquoi il essaya de s’intégrer à la conversation des miliciens.
-Bonjour.
-S’lut mon ptit, c’va bien ‘jourd’hui ?
Le garde d’un geste de la main, tapa Akyrish dans le dos.
-Oui ça va bien, et... et vous ?
-On parle d’la cuisson des wabbit, t’sais les p’tits trucs à quat’ pattes.
-Oui oui je vois bien c’est quoi.
Un autre garde répliqua directement.
-Ah ouais et tu les fais cuire comment toi alors ?
Ne savant que dire, et ne voulant pas passer pour un ignare, Akyrish raconta la première chose qui lui vont à l’esprit.
-Bah c’est simple, sur un pic, au dessus d’un bon feu.
-Ah ouais c’pas bête ça, faudrait qu’on essaye hein les gars.
-Ouais mais pour le moment faudrait qu’on reprenne la garde, le chef va encore nous engueler.
-Ecoute t’sais bien qu’les brak’ passent jamais par ici. Enfin, t’sais bien qu’les brak’ viennent jamais à bonta, zont trop peur les pauvres.
-Ouais je sais bien, mais le chef y rigole pas, il a faillait me virer la dernier fois quand je n’ai pas voulu faire ma ronde avec Geska.
-Bon aller j’y vais moi alors, bonne journée.
-Ouais s’lut p’tit.
Akyrish reprit sa route, il arriva devant l’hôtel de vente des ressources. Il s’approcha du vendeur et lui demanda s’il avait des pièces du trésor de badoul à vendre. Ce lui-ci lui répondit que non, alors Akyrish remonta sur sa monture, continua son chemin et arriva à son enclos. Il descendit de Kyky, et s’installa contre le poteau en bois. Il sortit son petit livre. Son livre préféré, celui qu’il avait trouvé quand il était encore sur Incarnam. Depuis il lui servait de confident. Akyrish y inscrivait toutes ses aventures depuis très longtemps. Il l’ouvrit au hasard. Une page dans le début. Le dessin d’un bouftou. Le souvenir des heures de combats acharnés au berceau.
Il commença à tourner la page, mais il ne pu finir. Un profond sommeil emporta Akyrish …
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